Vient de paraître à La Clef d’Argent :
La porte sans fin et autres zeppelineries, recueil de Francis Thievicz.
Préface de Sylvain-René de La Verdière.
«Je suis le plus éminent spécialiste en tout ce qui concerne l’occulte. Par les transes, les drogues, les méditations, et bien d’autres moyens, j’ai pénétré des contrées prohibées, franchi des frontières imperméables aux âmes, frayé dans des marasmes interdits.
– Tout de même, je me sens obligé de…
– Cessez vos mises en garde, trop longtemps ai-je parcouru cette Afrique où l’on fait danser les objets, trop long fut mon séjour à Prague, trop interminable ma retraite dans les temples secrets et maudits de Syrie, pour qu’encore je puisse m’effrayer de quoi que ce soit. Comprenez que…»
J’entrouvris le livre et contemplai le visage de l’arrogant blêmir.
«Qu’est-ce que… Cette musi… Pourquoi? Est-ce un visage? Combien sont-elles? Elle est en train de… Ces syllabes… Le s…»
Il bredouilla encore quelques mots incompréhensibles avant de régurgiter une mousse noire et aller gésir au sol en gesticulant quelque danse extatique.
Désormais, il se consacre à l’horticulture et passe son temps libre à composer des dioramas.
Mais, cher lecteur, vous êtes bien moins couard et sensible que lui…
On sait peu de choses à propos de Francis Thievicz si ce n’est qu’il fut l’annaliste du Club de Curiosités, une assemblée d’individus farfelus versés dans la tératologie. Thievicz est lui-même un monstre, bizarre, maladif, perturbant, qui sait instiller un on-ne-sait-quoi d’addictif, comme une envie d’en savoir toujours plus, de guetter l’impensable pour se laisser surprendre un peu plus à chaque nouvelle lecture.
Avec la complicité littéraire de Sylvain-René de la Verdière, Céline Maltère, Hugues Canetti et Léon Tolstoï.
Le Stryge et ses excellentes vidéos ! A découvrir, si ce n’est pas déjà fait !